En partenariat avec l’association des Amis du Musée de la Mairie de Bourron-Marlotte, les Amis de Bourron-Marlotte ont voulu célébrer cette date avec plusieurs événements les 9 et 10 décembre : la pose d’une plaque au cimetière, une conférence sur Nanteuil et une mini-exposition d’oeuvres de l’artiste.
Résumé de sa vie
Né en 1813 à Rome, Célestin Nanteuil fait un bref passage à l’école des Beaux-Arts de Paris avant de rapidement devenir un graveur de renom. Il croise Ingres et Delacroix et devient ami des romantiques tels que Victor Hugo, Théophile Gautier, Gérard de Nerval … Peu après ses 20 ans, ses talents sont déjà très recherchés, au point où un livre de cette époque se devait d’avoir un frontispice gravé à l’eau-forte de Nanteuil… Seul ou en partenariat avec d’autres artistes, il continue à fournir de nombreuses images pour les livres édités à partir de 1840. Au même moment, un nouveau marché s’ouvrait : les partitions de musique des lieder « à la française », romances tantôt romantiques, mièvres, bucoliques et pieuses… Qui se souvient de Hippolyte Monpou et de tant d’autres ? Même les « musicologues » ont oublié les musiciens qui mirent en musique Hugo, Musset, etc. Les opéras de Félicien David, etc. sont tombés dans les oubliettes, alors que seuls restent de cette époque les musiciens allemands et, parmi les Français, Hector Berlioz…
Durant la seconde phase de sa vie, sa gloire décline cependant. Alors en quête de calme et d’amitiés sincères, c’est vers les années 1860 qu’il trouve en Marlotte un refuge privilégié, rendant régulièrement visite à son ami le peintre Abel Orry, dans sa demeure Les Marronniers, située à l’actuel 162 rue du général Leclerc. De 1867 à 1873 il est nommé directeur de l’école des Beaux-Arts de Dijon, mais il revient à Marlotte, ne serait-ce que pour peindre une scène de dryade et de faune sur le mur dominant une des cheminées des Marronniers. Tragiquement, c’est au pied de cette cheminée qu’il rend l’âme dans la soirée du 3 septembre 1873. Il est ensuite enterré au cimetière de Bourron, au pied d’un sophora.
Les années passant, la sépulture de l’artiste tombe dans l’oubli et est envahie par la végétation … même si le sophora prend de l’envergure ! Il faut attendre 1908 pour qu’Alexandre Marie publie une série d’articles dans L’Abeille de Fontainebleau, où il retrace la vie de Nanteuil et ses innombrables, autant que remarquables, contributions. En même temps, Charles Moreau-Vauthier signale l’abandon regrettable de la tombe de l’artiste et suggère qu’un monument soit érigé en sa faveur, proposition retenue par la mairie de la commune qui suggère qu’il le soit sur le terre-plein de l’église. En 1909, un comité est formé par les anciens élèves et collègues de l’école de Dijon, qui proposent qu’un buste de Nanteuil soit posé sur sa tombe, dont le sculpteur Jean Dampt se chargerait de la réalisation. Ces louables considérations ne furent toutefois jamais concrétisées …
Inauguration d’une plaque sur la tombe de Nanteuil
Dans le cadre de l’action de remise en état des monuments de personnalités du cimetière de Bourron-Marlotte menée par les Amis de Bourron-Marlotte, la sépulture a été nettoyée et de nouveau délimitée au cours de l’été, puis une stèle y a été ajoutée. en association avec les Amis du Musée de la Mairie de Bourron-Marlotte, une plaque a été conçue, puis posée et dévoilée ce 9 décembre. Etant donné le temps pluvieux, qui n’a pas empêché un goupe de passionnés des deux associations et de la mairie de participer, quelques mots d’introduction ont été prononcés à l’abri du préau du cimetière.
Puis le moment vint de dévoiler la plaque !
Brillante conférence sur Célestin Nanteuil
Ce même après-midi, Olivier Fanica nous a fait une présentation magistrale et très apprèciée sur le grand graveur, insistant sur son rôle prépondérant dans l’illustration des ouvrages de ses amis, écrivains majeurs du cercle romantique, et en positionnant l’évolution de son oeuvre dans le contexte des transitions technologiques ayant marqué le domaine de l’impression à cette époque. Ses nombreuses contributions aux couvertures de partitions musicales des lieders à la française, alors très populaires et maintenant tombés dans l’oubli. Les très nombreux exemples présentés ont certainement permis à l’audience d’admirer la richesse, la finesse … et l’ampleur de l’oeuvre de Célestin Nanteuil.
Exposition d’oeuvres de Célestin Nanteuil
Afin de compléter cette journée de célébration de Nanteuil et d’apporter une illustration de ses diverses contributions artistiques, nous avons assemblé plus de trente de ses oeuvres dans le superbe cadre de la salle du Conseil de la mairie de Bourron-Marlotte. Parmi elles, les visiteurs ont pu noter des dessins, des lithographies et autres gravures, ainsi que des frontispices de livres et de partitions musicales. Même si la grande majorité des travaux de Nanteuil sont en noir et blanc, certaines des oeuvres présentées ont toutefois apporté une touche colorée. Par ailleurs, une huile sur toile, technologie rarement utilisée par Nanteuil, faisait également partie de l’exposition.
Merci aux collectionneurs privés et au château-musée de Nemours, qui par leurs prêts nous ont permis d’assembler ce bel échantillonnage des travaux de Célestin Nanteuil, dont la présentation s’est étendue sur une deuxième après-midi, le 10 décembre.