Trois arbres remarquables à Bourron-Marlotte

Sans prétendre en aucune façon établir une liste exhaustive des arbres notables de Bourron-Marlotte, notre intérêt s’est récemment porté sur trois d’entre eux, dont l‘aspect, la taille ou l’âge semblent justifier notre attention collective.

Un sequoia gigantea, dont il est difficile de ne pas remarquer le port altier, est en effet situé au croisement des rues des Grands-Réages et Armand Point. Sa forme conique est quasiment parfaite et le diamètre de son tronc arbore une circonférence impressionnante de 4,90 mètres (mesurée à une hauteur de 1,30m), soit plus de 1,5 mètre de diamètre. Son histoire est bien documentée et c’est en 1975 que Jean Vilgrain, alors président-directeur général de la Société des grands moulins de Paris, vend une parcelle de son domaine de Bourron-Marlotte à son régisseur de plusieurs dizaines d’années, Paul Gaillard, afin que ce dernier puisse y construire une maison pour sa future retraite. Signe de générosité vis-à-vis de son personnel, Jean Vilgrain lui offre un sequoia. Lorsque Paul Gaillard eut planté cet arbre, Jean Vilgrain s’exclama « Vous avez acheté un arbre bien trop petit, je voulais vous offrir un bel arbre ! »

Cinquante années plus tard, les deux hommes auraient certainement été bien heureux de contempler cet arbrisseau devenu géant … même s’il n’est encore que dans sa prime jeunesse !

Notre deuxième arbre se trouve au beau milieu du vieux cimetière de Bourron-Marlotte. Il s’agit d’un sophora pleureur dont la frondaison abondante est particulièrement notable aux beaux jours, quand ses branches retombantes tendent à occuper une grande partie de l’allée. Cette superbe ombrelle a été plantée il y a environ 152 ans, sur la tombe du peintre, graveur et illustrateur romantique Célestin Nanteuil (1813-1873), décédé dans la demeure de son ami Abel Orry, lui-même peintre résident de la commune. Au fil des ans, la tombe oubliée avait pratiquement disparu, jusqu’à ce que les Amis de Bourron-Marlotte y posent une stèle et une plaque pour le cent-cinquantenaire de la mort de l’artiste. Le sophora, lui, n’a pas besoin d’entretien particulier ; même si son tronc montre des signes ostensibles de vieillesse, à plus de 150 ans, l’arbre continue à pousser et à produire abondance de feuillage.

Depuis la place du Marché, il faut pendre la ruelle des Mathurins qui longe la façade ouest du Café de la Paix. Dès ce bâtiment franchi, un immense platane s’impose à la vue, qui ombrage l’essentiel du parking à l’arrière du Café. Ses dimensions sont impressionnantes : une frondaison d’environ 14 mètres et une hauteur de l’ordre de 23 mètres. Plus remarquable encore, son tronc a une circonférence de 5,30 mètres (mesuré à 1,3 mètre du sol). Un membre de l’association ARBRES[1], ayant repéré ce superbe exemplaire, estime son âge à au moins 200 ans … peut-être 250 ! Cet arbre avait déjà été noté par Henri Froment dans un article datant de 1991[2]. Il y mentionnait à l’époque qu’un exemplaire de [platane acerifolia], dans une cour d’hôtel à Bourron, atteint environ trois mètres de tour, selon estimation. Dans ce même article, un autre platane disparu est mentionné, qui se trouvait rue Foch, malheureusement élagué, et mesurait 6 m 20 de circonférence à un mètre du sol.

Alors que nous avons décrit trois beaux spécimens d’arbres à Bourron-Marlotte, il ne fait aucun doute que d’autres existent. N’hésitez pas à nous les mentionner ! Ceci nous permettra de développer un catalogue plus complet de nos merveilles naturelles !

[1] Association A.R.B.R.E.S (Arbres Remarquables: Bilan, Recherche, Études et Sauvegarde) https://www.arbres.org/

[2] Les arbres remarquables de la commune de Bourron-Marlotte – Bulletin des Amis de Bourron-Marlotte, 1991, n°27