Sur les pas des artistes – Plaque du haut de la rue Delort

Charles ANTIQ

Né à Paris le 27 février 1824 et décédé à Marlotte le 19 décembre 1894, il fut l’élève de Louis Desjobert et de Gustave Salzmann. Ses œuvres parurent au Salon de Paris entre 1859 et 1867. Souffrant d’un problème de vision, il abandonna la peinture et se mit à la recherche de faïences anciennes, dont il amassa une remarquable collection. Il fut alors reconnu, avec Champfleury, comme un maître expérimenté dans l’art de la faïencerie. A sa mort, l’essentiel de sa collection fut dispersée lors de plusieurs ventes à l’hôtel Drouot.
Charles Antiq et son amie le peintre Judith Klotz, d’origine alsacienne (1834-1880), ont vécu à Château Joyeux, dont il était devenu propriétaire vers 1861.
Charles Antiq repose au cimetière de Bourron.

Taiti, Papara, Indienne de Moorea par Antiq, 1886
Antiq devant ses porcelaines – Photo J. Telinge

Charles BARDINET

Né à Paris le 17 février 1881, fils de Marie Bardinet, amie de Charles Antiq. Bardinet fut un fervent admirateur de Puvis de Chavannes et devint son élève. Peintre de fleurs et également paysagiste, ses toiles sont pleines de lumière. Sa sœur Marie Alice Bardinet deviendra propriétaire de Château Joyeux en 1926 ce qui obligera Charles à acheter une autre demeure à Marlotte, La Filouse, rue Palizzi. Décédé le 17 février 1950 à Fontainebleau, il est inhumé au cimetière de Bourron avec Charles Antiq et Marie Bardinet.

Bords de rivière par Charles Bardinet – Collection particulière

Eugène BRUNET

Artiste peintre et sculpteur né le 17 décembre 1828 à Sarcelles (Val d’Oise) et mort le 3 mai 1906 à Hyères (Var). Il achète Château Joyeux en 1861, propriété dont il se sépare en 1865. C’est lui qui incite son ami Jules Le Coeur à venir à Marlotte, ce dernier louant par la suite Les Glycines, sise de l’autre côté de la rue.
Brunet étudie dans les ateliers d’Armand Toussaint et d’Aimé Millet à l’École des beaux-arts de Paris et soumet un buste de son père au Salon de 1855, puis poursuit sa passion pour la sculpture avec un buste d’Alphonse Daudet. Brunet a beaucoup voyagé, notamment en Italie avec Manet, qui est l’auteur d’un Portrait de Madame Brunet, une œuvre de jeunesse (circa 1860) exposée en 1863 et 1867 sous le titre Portrait de Madame B. Ce n’est qu’après la mort de l’artiste que l’on a découvert l’identité de son modèle, grâce à l’inventaire de son atelier. Madame Brunet, née de Pène, est la première épouse d’Eugène Brunet. Ce tableau a été acquis par le Getty Museum en 2011.

Eugène Brunet par Delton, photographes à Paris
Gisant de sa fille Jeanne au cimetière de Loctudy par Eugène Brunet, 1875

François THÉVENOT

Peintre pastelliste et illustrateur français né à Paris le 29 décembre 1856 et mort à Marlotte le 18 mars 1943. Brillant élève de Cabanel et de Bin, il exposa au Salon des artistes français depuis 1880 et excellait dans le portrait au pastel. François Thévenot a beaucoup peint à l’huile, à Marlotte et dans les envi-
rons, particulièrement à Nemours, endroits qu’il connaissait depuis sa jeunesse. Il passa ensuite ses vacances aux Catalpas de 1937 à 1943, travaillant aussi l’hiver dans son atelier parisien de l’avenue Frochot. Il fut un des collaborateurs de Pierre Carrier-Belleuse pour la publication du Panthéon de la Guerre, superbe apothéose de la vaillance française pendant la guerre de 1914-1918.

Autoportrait par F. Thévenot, 1890 – Collection particulière
La chorale de l’église de Vaucotte par F. Thévenot, 1887 – Collection particulière

Jules LE CŒUR et Auguste RENOIR

Peintre et architecte français né à Paris le 17 septembre 1832, mort à Paris le 26 avril 1882. Après des études d’architecture à l’École des beaux-arts, il intervient, entre autres, sur le projet des Halles de la
ville de Besançon. Suite au décès prématuré de sa jeune femme, il effectue une reconversion vers la peinture et rejoint l’atelier de Charles Gleyre, où il rencontre Renoir, Sisley, Bazille et Monet. Bien qu’il ait exposé un paysage et un portrait, avec Renoir au Salon des Refusés en 1873, Jules Lecœur a surtout joué un rôle important en réunissant dans ses salons et principalement à Marlotte des modèles qui devinrent célèbres sur les toiles de ses amis, pour qui il organise des pique-niques en forêt, immortalisés par une toile de Firmin-Girard, où Le Cœur serait représenté. Il aida financièrement Renoir en lui procurant des commandes de portraits de toute sa famille.

Bords du Loing par Jules Le Cœur, 1867

Jules Lecœur loua Les Glycines en 1865. Il y vivait en ménage avec Clémence Tréhot, fille du maître de poste d’Ecquevilly. À plusieurs reprises Renoir bénéficia de la généreuse hospitalité de son ami dans cette maison dès 1865, puis l’année suivante et en 1871 ; non seulement il eut le privilège d’être reçu dans une famille aisée mais il découvrit aussi un nouveau modèle, la charmante Lise Tréhot, sœur cadette de Clémence, dont il fit au moins une vingtaine de portraits. C’est également au cours de ses premiers séjours à Marlotte qu’il produit sa célèbre toile représentant une scène à l’auberge du village.

Le cabaret de la Mère Antony à Bourron-Marlotte par A. Renoir, 1866 – National Museum, Stockholm

Paul CÉZANNE

Peintre né à Aix-en-Provence en 1839 et mort en 1906 dans cette même ville. Il pratiqua comme ses amis impressionnistes la peinture en pleine lumière du jour, où il découvrit les volumes et moula les formes. Moderne pour son époque, son art donnera naissance à la peinture fauviste, cubiste et abstractive

Paul Cézanne viendra à Marlotte, probablement avec son ancien modèle et amie Hortense en 1898-1899, période où il loua Les Glycines et fréquenta l’auberge Mallet. Il réalisera à cette époque un portrait du peintre norvégien Alfred Hauge ainsi qu’une toile représentant l’église de Montigny. C’est surtout son fils Paul, auquel il vouait une grande tendresse et qui lui servit plusieurs fois de modèle, qui séjourna avec sa famille pendant de longues années à Marlotte, à La Nicotière, venu sur les conseils de son grand ami le cinéaste Jean Renoir.

Pierre BOURDIN

Peintre paysagiste, portraitiste français né à Paris le 9 juillet 1860, mort à Bormes-les-Mimosas le 10 avril 1938. Il était le petit-fils d’Hippolyte de Villemessant, fondateur du Figaro et de la station balnéaire du
Touquet. Il fut l’élève de Gervex et fréquenta tous les groupes artistiques du village, dont l’association Haute-Claire où il était très lié avec Armand Point, et le cercle de La Casserole. Il a surtout peint pour son plaisir personnel, utilisant souvent le pastel. Pierre Bourdin était propriétaire de la maison Villa Pierrette, prénom de sa fille.

Autoportrait par Pierre Bourdin
Pierrette à 18 ans par Pierre Bourdin

Gustave LEHEUTRE

Peintre de paysages et graveur français né à Troyes (Aube) le 26 juillet 1861, décédé à Paris le 19 août 1932. Étant du même âge que Pierre Bourdin, ils travaillèrent ensemble dans l’atelier de Gervex. Il
débuta au Salon des artistes français en 1889 et rejoignit le groupe des Nabis. Vers 1892, il quitte la peinture pour la gravure. Grand et fin illustrateur, Leheutre fit ainsi plus de 200 estampes.

Portrait photographique de Gustave Leheutre gravant dans une rue de Troyes
La Maison Roy, à Troyes par P. Bourdin

Maxime DETHOMAS

Peintre dessinateur et décorateur français né à Garges-lès-Gonesse (Val d’Oise) le 13 octobre 1867, mort à Paris 16e le 21 janvier 1929. Élève de Gervex et d’Eugène Carrière, il s’oriente vers le dessin et la peinture à la gouache et au fusain. C’est à cette époque qu’il est grand ami de Toulouse-Lautrec, dont il fait le portrait. Il exposa au Salon d’Automne dont il fut l’un des fondateurs. Se tournant vers les décors de théâtre, Dethomas donna de nombreux modèles de décors et de costumes aux grandes salles parisiennes, dont le Théâtre des Arts, l’Opéra (dont il fut directeur artistique), à la Comédie-Française et à l’Opéra-Comique. Il fut directeur artistique de l’Opéra de Paris de 1912 à sa mort.

Maxime Dethomas au bal de l’Opéra par Henri de Toulouse-Lautrec, 1896
Toulouse-Lautrec en pied par Maxime Dethomas, 1898