Pour en savoir plus sur les peintres Zuber et Ehrmann …
Henri ZUBER (1844-1909)
Fils du fondateur d’une célèbre fabrique de papiers-peints alsacienne, il a été officier de Marine impériale, voyageant en Extrême-Orient. Durant ces voyages au long cours, ses talents de dessinateur et de peintre se révèlent. De retour en France en 1868, il entre dans l’atelier du peintre Charles Gleyre, embrassant définitivement la carrière de peintre et, dans une moindre mesure, celle d’illustrateur. Ses œuvres, principalement des paysages, reflètent une grande élévation de pensée et de style. Comme l’indiquent Les Amis du Peintre Henri Zuber, « ce dernier a été considéré en son temps comme l’un des maîtres de l’aquarelle, comme un peintre de grand talent dont les œuvres, huiles et aquarelles, ont été acquises par les plus grands musées, dont Le Louvre. »
Zuber a passé plusieurs étés avec sa famille au 21 rue Marceau, à Bourron, et non loin de son ami François Ehrmann qui louait alors la maison d’en-face, au 22 rue Marceau. De ces séjours, Zuber a laissé plusieurs œuvres, dont nous montrons deux exemples d’aquarelles ci-dessous : la magnifique représentation d’un groupe de fillettes quittant l’église de Bourron, ainsi qu’un paysage récemment localisé dans la Gorge-aux-Loups.


Henri Zuber a également laissé plusieurs carnets de croquis réalisés dans notre commune, où il a consigné les perspectives locales qui l’intéressaient sous forme de dessins et d’aquarelles, telles celle reproduite ci-dessous.

On estime que Zuber a vendu de son vivant entre 650 et 700 œuvres, huiles et aquarelles. Il a participé à de nombreuses expositions, dont les expositions universelles de 1889 et 1900 où il a souvent reçu un accueil triomphal. Membre très actif de l’Association Taylor, Henri Zuber donna à la Société des artistes français un titre de 168 francs de rente 3 % sur l’État Français dont le revenu est versé tous les deux ans à cet organisme sous le nom « Prix Henri Zuber ».
François-Émile EHRMANN (1833-1910)
Après des études d’architecture, il devient l’élève de Gleyre et de Schüler, puis entre à l’École des beaux-arts en 1857. Peintre de sujets antiques, il exécuta également de nombreux plafonds décoratifs et des modèles de tapisserie pour la Manufacture des Gobelins. Il dessina des « culs de lampe » et des « lettrines » en illustration et travailla durant l’été 1885 au 22 rue Marceau, à Bourron, non loin de son ami alsacien Henri Zuber, qui louait alors la maison du 21 rue Marceau.
Parmi ses œuvres : La Sirène et les pêcheurs (musée de Strasbourg), Strasbourg en août 1870 (musée du Havre), Bords du Loing (présentée au Salon de 1887), Journée orageuse aux environs de Fontainebleau (Salon de 1897), Tête d’adolescent (1904, musée du Louvre), panneaux décoratifs dont Le manuscrit (voir ci-dessous) pour la « Chambre de Mazarin » à la Bibliothèque Nationale.
Deux illustrations du talent de François Ehrmann sont figurés ci-après : Le manuscrit, vers 1885 -huile sur carton- et Portrait de Henri Zuber -fusain sur papier-


La femme de François Ehrmann raconta un jour à Charles Moreau-Vauthier (qui fut propriétaire du 22 rue Marceau) ce que furent leurs vacances à Bourron durant l’été 1885 : « Des amis venaient de Fontainebleau : Monsieur Boitte, alors architecte du Château, Monsieur Lenoir, le père du statuaire de talent. Un jour, Monsieur Gerspach, à cette époque directeur de la Manufacture des Gobelins, arriva de Paris chez nous ; stupéfait de tomber au milieu de familles nombreuses comme la nôtre et celle de nos amis [Zuber], il ne s’arrêtait point de répéter : « c’est singulier… on ne voit plus ici que des familles, à présent ! » Il avait cru, sans doute, que la Bohème de Murger survivait encore à Marlotte… »